Se déplacer en transport en commun à Bordeaux en 2024 peut être une tâche ardue, surtout lorsque la nuit tombe. En soirée, les déplacements en transport en commun sont complexes, avec des offres réduites et des attentes prolongées. Le métro se présente comme une solution complémentaire et essentielle, offrant rapidité, fréquence et sécurité pour les noctambules et les travailleurs de nuit. Le métro est le maillon manquant du réseau actuel pour simplifier les déplacements nocturnes à Bordeaux et dans sa métropole.
Dès 20h30 tout se complique
Se déplacer à Bordeaux aujourd’hui en 2024 est compliqué quel que soit le mode de transport comme nous avons pu le voir dans un précédent article (cf. « Transport en commun et modes actifs : une complémentarité indispensable »).
La complexité de se déplacer en transport en commun dans l’agglomération Bordelaise est évidente pour ceux qui dépendent des bus et des trams pour leurs déplacements quotidiens. Cette problématique prend une toute autre résonnance quand vient le soir dans le cadre des déplacements nocturnes.
À partir de 20h30, le réseau TBM voit son offre baisser, ce qui rend l’option des transports en commun pour rentrer chez soi beaucoup plus aléatoire. Il existe pourtant une offre, mais qui n’est pas à la hauteur d’une ville comme Bordeaux, puisque le soir, il faut assurer à la fois le déplacement des noctambules et des travailleurs de nuit. Certes, cette demande est plus volatile que le jour, mais le besoin de fiabilité et de rapidité pour atteindre sa destination reste le même.
L’offre de transport en soirée
Flexnight : 7 lignes de bus avec arrêt à la demande selon un itinéraire à l’intérieur des boulevards au départ des Quinconces, à 2h et 4h du matin, réservable sur l’appli TBM Flex (circulation les jeudis, vendredis, samedis et veilles de fête)
TBM Night : relie le campus de Talence-Pessac-Gradignan et le quartier des Bassins à Flots, toutes les 30 mn (circulation les jeudis, vendredis, samedis et veilles de fête de 1h30 à 5h30 du matin)
Les bus et trams : circulation jusqu’à 1h du matin les jeudis, vendredis et samedis soir (minuit le reste de la semaine)
Une offre de transport insuffisante la nuit
En effet, face à ces offres annoncées par TBM pour le soir, on peut se dire que cela suffit pour les déplacements Bordelais nocturnes. Mais au vu de l’offre proposée, seulement sur certains jours de la semaine et sur des lignes bien précises (comme pour le TBM Night et le Flex Night), ce sont avant tout les noctambules qui sont visés par ces offres. Pour les travailleurs de nuit, le besoin de transport en commun nocturne se fait ressentir toute la semaine, et pas seulement du jeudi au samedi.
Du côté des bus et des trams, là encore, il faut regarder dans le détail l’offre de transport en commun proposé à partir de 20h30. Sur les lignes de tram, la fréquence varie de 10 mn sur les tronçons centraux, à 20 mn sur les branches en périphérie. Cela peut sembler une fréquence acceptable le soir. Mais attendre 10 à 20 minutes un tram ou un bus le soir seul à son arrêt, en état d’ébriété après avoir fait la fête ou après une soirée de travail éreintante (personnels des bars et restaurants par exemple) expose à des problématiques en matière de sécurité. On est plus vulnérable la nuit que le jour car il y a moins de monde dans les rues et d’autant plus si on est seul. La problématique est moins prégnante si on attend son bus ou son tram en groupe mais n’est pas inexistante non plus.
Du fait de cette offre insuffisante le soir à Bordeaux, ce sont les modes transports individuels qui prennent le relais, la voiture en grande majorité (voitures personnelles, taxis, Uber…), suivi des deux roues (motorisés ou non). Des modes de transports individuels avec leurs avantages (rapidité et flexibilité) mais aussi leurs contraintes (stationnement, vol, dégradation, conduite en état d’ébriété…)
C’est en complément de cette offre existante que le métro trouve tout naturellement sa place et répond à certaines problématiques.
Le métro, un complément rapide, fréquent et sécurisé
Avec le métro, une partie des problèmes d’accès et de circulation dans le centre-ville sont résolus pour les noctambules et les travailleurs de nuit. Grâce à son site propre intégral (pas de piétons, de vélos, ou de voitures qui coupent ses voies) et à sa vitesse commerciale élevée (entre 35 et 40 km/h en moyenne), le métro est attractif. Il est aussi un gage d’efficacité pour rejoindre ou quitter le centre-ville ou pour rejoindre la banlieue proche. Le métro est plus rapide, on atteint donc plus vite son lieu de travail ou de sorties nocturnes, et on rentre chez soi bien plus rapidement. Il complète ainsi les bus et le service de navettes nocturnes, voire le remplace aisément dans certains cas (ancien Noctambus de Toulouse).
En lien avec sa vitesse commerciale élevée, le métro se conjugue avec automatisation, donc des rames qui passent bien plus fréquemment que le bus ou le tram en soirée. A titre d’exemple, les deux lignes automatiques du métro de Toulouse circulent jusqu’à 3h du matin les jeudis, vendredis et samedis, avec une fréquence de l’ordre de 5 à 7 mn. Des rames qui circulent plus souvent et rapidement, jusqu’à une heure avancée de la nuit, c’est un avantage pour les noctambules et les travailleurs. Plus de confort, car plus besoin de guetter l’heure pour ne pas se retrouver piégé par la fin du service en raison d’une soirée qui s’allonge. Et une charge mentale qui s’allège car il y aura toujours un métro qui passe sans temps d’attente rédhibitoire.
Sortir le soir peut exposer à des problématiques de sécurité, qu’il s’agisse de sortie nocturne pour le loisir ou pour le travail. Pouvoir compter sur un transport en commun efficace et sécurisé pour arriver à bon port à son lieu de destination est primordial. Le métro grâce aux deux points évoqués plus haut y répond mais pas seulement.
Avec le métro, et ses station souterraines, on est dans un environnement clos, protégé de l’extérieur ainsi que des aléas climatiques (vent, neige, orages, pluies diluviennes), ce qui est moins évident à une station de bus ou de tram. On a la garantie de ne jamais attendre trop longtemps l’arrivée d’une rame. Dans ce contexte, la sécurité est complétée grâce à la vidéo surveillance dans les stations, les rames, et avec les vigiles présents.
La sécurité du métro se retrouve aussi dans la possibilité de non-recours à des modes de transports individuels (voiture en premier lieu), très risqué pour les noctambules en cas de conduite en état d’ébriété pour soi et les autres. Ajoutons à ces modes, la problématique du stationnement dans les rues du centre-ville. Le métro et son service nocturne supprime la galère et la perte de temps à trouver une place de stationnement pour son véhicule. C’est sans compter sur les risques de vol et de dégradations potentielles des véhicules stationnés (vitres brisées, pneus crevés, vol de vélo ou de ses éléments). C’est donc là encore une charge mentale qui s’allège considérablement pour les noctambules et les travailleurs de nuit.
Le métro, le joker des déplacements nocturnes sur Bordeaux Métropole
Face aux problématiques des déplacements sur Bordeaux et sa métropole, le métro est le joker qui manque au réseau actuel tant pour les déplacements de jour, que pour les déplacements de nuit. Il répond à des enjeux de sécurité, de fiabilité, et de sécurité pour tous ceux qui sortent le soir, tant pour le loisir que pour le travail et permet de réduire le recours à des modes de transport individuels. Avec le métro en complément de l’offre existante, se rendre en ville tard le soir et en revenir n’aura jamais été aussi facile.
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