Jean Piraud, ingénieur géotechnicien diplômé de l'École des Ponts et Chaussées, l'assure : il est possible de creuser un métro à Bordeaux. Pour appuyer sa démonstration, cet ancien adjoint au chef du département géotechnique central du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) présente le sous-sol de Bordeaux et les progrès techniques considérables depuis les années 1980, qu'il a pu constater au cours de ses nombreuses expériences en matière de réalisation de métros et de tramways souterrains.
À quoi ressemble le sous-sol de Bordeaux ?
Jean Piraud : "Voici une coupe géologique de Bordeaux, avec à gauche une partie karstique et à droite la partie alluviale. La partie alluviale est un terrain moyen globalement tandis que sur la rive gauche, sur le plateau calcaire, le terrain est assez hétérogène, assez chahuté, assez difficile à franchir avec les techniques des années 1980/1990.
En rive gauche, la nature du terrain varie. C’est un terrain d’abord moyen. C’est ensuite un terrain mauvais avec ces fameux calcaires karstiques qui sont pourris caverneux etc. Et dessous, à partir de -20m, avec des marnes étanches, c’est quand même un bon terrain. Sur la rive droite au contraire, il y a des vases molles en surface qui sont un mauvais terrain. Il y a ensuite des sables et graviers, qui sont un terrain moyen. Puis il y a des marnes étanches. C’est-à-dire qu’au-delà de 20-25m, on a un terrain homogène dans lequel on sait très bien faire des tunnels sans aucune incidence en surface."
Les progrès techniques en matière de travaux souterrains
Jean Piraud : "Les améliorations en matière de travaux souterrains ont été considérables. Elles ont porté d’une part sur la méthode de creusement qui est beaucoup mieux maîtrisée, qui peut s’adapter très finement aux différentes catégories de terrains hétérogènes que l’on rencontre à Bordeaux. Elles ont également porté sur les méthodes de mesure des impacts en surface. On est capable maintenant pratiquement en temps réel de mesurer le moindre millimètre de tassement qui se produit en surface et de réagir immédiatement avec les paramètres de conduite de la machine pour corriger ces défauts. Alors que, avant, il fallait attendre le lendemain qu’on reçoive les relevés topographiques."
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